Session de posters

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Blanka Jergović, University of Zagreb and Croatian Radio Television
Public Understanding of Science in Croatia

If we divide public engagement in science and technology into three spheres: (1) the scientific community, (2) the public, and (3) scientific policy, it is rather clear that in Croatia there are substantial differences in self-definitions and positions. Scientific community is still locked in the traditional top-down concept of educating and informing the public. The public is inert and generally shows passive interest in science and technology, with very low level of participation. The scientific policy is burdened by the lack of financial resources, but also by politics. Nevertheless, there are several successful but isolated cases of science in the public activities. In this presentation, based on the data from national and international surveys, and on the data from our previous research, I will discuss the situation in Croatia. Empirical analysis of few cases will be presented, i.e. the Technical Museum in Zagreb, the Neanderthal Museum in Krapina, as well as the popularization and communication of natural sciences through organizations and individuals, members of Croatian Natural Science Association. My conclusions are the following: There is a complete lack of articulated policy of public understanding of science or science and society in Croatia. Going public is not rewarded and is not supporting the individual careers of scientists or overall performance of scientific institutions in the evaluation processes. Communicating science to the broader audiences is depending on individual or on the enthusiasm of several citizens’ organizations. Despite of that, there is a lot of positive energy present and communication of scientific ideas and achievements has a long tradition. In some cases this energy is transformed into actions, in other cases it is simply wasted. Finally, I will offer few suggestions which might improve the existing situation and diminish the gap between scientific community, audiences for science in the public, and scientific policy.

The analysis of Croatia’s example can be useful to the similar countries – those with similar GDP share in R&D expenditure, similar policy values of science communication, or in the countries with similar socio-political or cultural background, particularly from the South Eastern Europe, where the existing lack of science and society and science communication research prevents certain possible improvements.

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Anthony Tchekemian et et Léo Casagrande, Laboratoire CERPA, Université de Lorraine
Gouvernance, innovation territoriale et aménagement durable : Living Lab et outils Open Source pour les acteurs des territoires de demain

Aménager un territoire est un processus aussi complexe que fondamental, tant il agit directement sur les pratiques, le mode de vie et le rapport des usagers à leur environnement. En ce début de XXIème siècle, les enjeux d’aménagement concernant les territoires sont nombreux : mobilité, proximité, mixité et lien social, information, dialogue, cadre de vie, etc. Aujourd’hui, pour entrer en résilience, ces territoires doivent maintenir une cohésion. Celle-ci ne peut exister sans la mise en œuvre d’une gouvernance territoriale qui est « la condition sine qua non pour obtenir un développement plus équilibré du territoire et parvenir, par le biais de la participation des différents acteurs (public, privé, tiers secteur, etc.) chacun avec son rayon d’action, à la cohésion territoriale » (FARINOS, 2009)[1]. D’ailleurs, la Communauté Européenne situe, en 2001, la réforme de la gouvernance parmi ses objectifs prioritaires en constatant que « les dirigeants politiques de toute l’Europe sont aujourd’hui confrontés à un véritable paradoxe. D’une part, les citoyens européens attendent d’eux qu’ils apportent des solutions aux grands problèmes de nos sociétés. D’autre part, ces mêmes citoyens ont de moins en moins confiance dans les institutions et la politique, ou tout simplement s’en désintéressent » (CCE, 2001)[2]. En matière d’aménagement du territoire, le manque de dialogue entre acteurs institutionnels, privés et la société civile, entraine également une perte de confiance de la part des usagers. Ce qui engendre une gêne, aux collectivités, dans l’identification des demandes et attentes des administrés et atténue les effets des réponses élaborées. En effet, un aménagement inadapté, comme un projet élaboré sans concertation avec les usagers, seraient mal vus et entraineraient l’effet inverse de celui escompté. Il en résulte des aménagements souvent perçus comme obsolète, car animés par une logique de production et de développement économique.

Cette recherche[3] permet de comprendre les demandes et attentes de l’ensemble des acteurs, en matière de gouvernance, d’innovation territoriale et de politiques d’aménagement, pour la mise en place de territoires « 2.0 ». Les citoyens, qui tendent à devenir de plus en plus des acteurs à part entière et non plus seulement de simples consommateurs de leur environnement, ne se reconnaissent plus dans un aménagement imposé, inapproprié, consommateur d’espace, d’énergie, non évolutif et ne répondant plus à leurs attentes de mobilités, liens sociaux et cadres de vie[4]. La DATAR généralisent ce constat en soulignant que : « l’efficacité insuffisante de l’aménagement a été et est encore inhérente à une gouvernance insuffisante ; des fragilités croissantes, d’essence exogène, sont à observer, même dans le cadre européen »[5].

La question centrale peut se formuler ainsi : la recherche d’une meilleure gouvernance peut-elle renforcer, par des outils appropriés, un dialogue permettant la participation, la coopération et la « coconception » de l’ensemble des acteurs d’un territoire ? A l’issue de ce dialogue, des processus pérennes d’innovations territoriales, technologiques, sociaux et culturels peuvent être élaborés. Pour ce faire, deux hypothèses structurent cette recherche :

  • les acteurs doivent fonctionner en réseaux : il n’y a plus d’opposition entre les réseaux, entités « linéaires », et les territoires, entités « surfaciques ». « Réseaux et territoires sont dans le même rapport : l’espace géographique, qui les inclut tous les deux » (BRUNET, 2005)[6] ;
  • la mise en place d’outils de partage de l’information en temps réel permet les échanges entre acteurs au sein d’un projet de territoire, en facilite la gestion, la conception, ainsi que pour l’aide à la décision.

La méthodologie permet d’étudier les effets de la mobilisation et de l’apport d’outils Open Source, modélisation 3D, SIG et Web Mapping, au service de deux territoires, lors de la mise en place d’une gouvernance. Cette recherche permet d’étudier les acteurs autour de projets d’aménagement durable sur deux territoires lorrains : le premier est un projet d’écoquartier, à Joeuf (l’aménagement est choisi « par le haut » des instances de gouvernance), le second réunit un groupe de citoyens, de St-Dié-des-Vosges, constitués en autopromoteurs de leur « cadre de vie durable » (le projet d’aménagement « né du bas »).

La finalité de cette recherche permet de comprendre que la ville est un réseau d’informations. Ainsi, la création d’une plate-forme d’échanges et de dialogues matérialisée par un Living Lab[7] semble pertinente. Pour cela, il est important de mettre en place des outils permettant aux acteurs d’utiliser ce réseau et d’être « connectés » entre eux et avec leur territoire. Les champs d’application sont multiples : Internet, réseaux communautaires, applications technologiques de « réalité augmentée », etc. Tous ces outils enrichissent le tissu urbain d’information et permettent une plus grande mobilité des données et des acteurs. Ainsi, la « ville 2.0 » offre une « plateforme d’innovation ouverte » (KAPLAN, 2009)[8] afin de garantir son développement économique, social, culturel et tendre vers une véritable cohésion territoriale dans un système où pour se développer chaque territoire doit rester compétitif.

L’originalité de la démarche Living Lab réside dans le fait qu’elle est centrée sur l’usager, autour d’un réseau d’acteurs partenaires organisés et structurés pouvant communiquer, partager, s’informer concevoir et participer via un environnement d’applications et d’outils technologiques collaboratifs 2.0 propices. Cet environnement n’est possible que dans un contexte technologique d’ouverture et de partage de l’information et des données proche des concepts informatiques de « liberté » et « d’Open Source ». Ainsi, la mise en place d’un Living Lab permet de créer et d’organiser un espace d’informations et de rencontres entre chercheurs, institutions et entreprises publiques et privées, ainsi qu’avec et pour la société civile. Si un Living Lab est porteur d’innovation, celle-ci n’est pas seulement technologique, mais sociale et culturelle. En effet, il ne suffit pas seulement de créer et d’organiser l’espace d’informations, il faut encore l’animer et le faire vivre pour rendre possible l’échange. En cela, la culture devient un formidable catalyseur, au même titre que la communication médiatique « traditionnelle ».

Notes :

  1. FARINOS DASI J., 2009, « Le défi, le besoin et le mythe de la participation à la planification du développement territorial durable : à la recherche d’une gouvernance territoriale efficace », dans L’Information géographique, vol. 73, no2, p. 89.
  2. Commission des Communautés Européennes, 2001, Gouvernance Européenne. Un livre blanc, Bruxelles, le 25 juillet 2001, p. 40.
  3. Issue d’une première étude comparative sur la gouvernance, au travers du suivi de deux projets d’écoquartiers (CASAGRANDE, 2011), des entretiens ont été menés sur un panel d’une vingtaine d’acteurs (maires, élus locaux, urbanistes, aménageurs, architectes et représentants des usagers). Cette recherche se poursuit dans le cadre d’une thèse de géographie, au laboratoire CERPA (Université de Lorraine) sous la dir. de DESHAIES M.
  4. CASAGRANDE L., 2011, « Acteurs et gouvernance, innovation territoriale et aménagement durable : introduction à la démarche de Living Lab. Etude comparative de la gouvernance dans deux projets d’Écoquartier » mémoire de recherche, sous la dir. de TCHEKEMIAN A., Université Nancy 2, dép. de Géographie, 293 p.
  5. LACOUR C., DELAMARRE A., 2010, 40 ans d’aménagement du territoire, 6ème éd. actualisée, Coll. Territoires en mouvement, Ed. La Documentation Française, DATAR, Paris, 168 p.
  6. BRUNET R., FERRAS R, THERY H., 1993, Les mots de la géographie, dictionnaire critique. Montpellier-Paris, Ed. Reclus – La Documentation Française, nouvelle édition, pp. 480-481.
  7. Le concept du Living Lab a été élaboré au MIT, à la fin des années 1990, afin de créer, à l’échelle d’un territoire donné, les ressources nécessaires pour accélérer les processus d’innovation et leur mise sur le marché tout en réduisant les risques. Encouragée et structurée par la Communauté Euro via le réseau ENoLL, la démarche Living Lab élabore une alternative capable de catalyser la résilience des territoires en mobilisant tous les concepts abordés dans cette recherche, tels que la gouvernance, le développement durable et l’innovation sociale, économique, scientifique et territoriale.
  8. KAPLAN D., MARCOU T., 2009, La ville 2.0, plateforme d’innovation ouverte, Ed. FYP, Limoges, 104 p.

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Taïna Cluzeau, Observatoire de Paris
La situation des guides scientifiques en France et en Italie : Moins qu’un métier, une passion !

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